Menu
La Brenne

Situation géographique :  (vu satellite)

46° 46' N- 001° 17' E, situé à 80 km de Poitiers, 100 km de Tours et 100 km de Limoges. Département de l'Indre, Région Centre. Les communes principales sont Mézières en Brenne, Saint Michel en Brenne, Rosnay, Migné, Lingé et bien d'autres. La Brenne comprend plus de 2000 étangs (Guérin, 2001), elle est subdivisée en plusieurs secteurs : La Grande Brenne, La Petite Brenne et la Queue de Brenne.

  

Surnommée « le pays aux mille étangs », elle se caractérise par la présence de friches, de bois, de landes, de prairies et de quelques cultures. Elle a été classée, 4éme zone humide d’importance internationale par l’Union Internationale pour la conservation de la nature. L’essentiel du territoire est constitué de propriétés privées dont le parcellaire peut atteindre plusieurs centaines d’hectares. La chasse semble être l’activité économique la plus rentable devant la pisciculture et l’élevage bovin (Otto-bruc 2001).

Un peu d'histoire

Les premiers étangs furent créés par les moines au XIIème siècle. Avant cette époque, le paysage de la Brenne était principalement couvert d’un manteau forestier et de quelques cultures comme le chanvre et le blé (éco-musée de la Brenne , comm. pers.). L’absence de réseau hydrographique a conduit les hommes à relier les étangs entre eux par des fossés, formant ainsi une « chaîne d’étangs », appelé aussi « chapelet  d’étangs ». Une trentaine d’étangs peuvent parfois être reliés entre eux par le même réseau. Selon les estimations, il existerait une centaine de chaînes d’étangs en Brenne (Otto-bruc 2001). Les moines se sont servis des bassins versants les plus imposants pour créer des étangs de grandes surfaces (Guérin 2001). Les étangs de la Mer Rouge (133 ha), du Vigneaud (127 ha) ou du Gabriau (117 ha) datent de cette époque. Jadis, il existait un plan d’eau plus important comme l’étang des « 5 bondes » qui dépassait 500 hectares. Le rythme de construction des étangs est resté très stable durant des siècles. En 1846, le nombre de plans d’eau était de 785 (Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt de l’Indre, comm. Pers.). Les techniques de l’époque, ainsi que la saturation des bassins versants, ne permettaient pas d’en créer de nouveau. Dans les années 60, la mécanisation a entraîné un accroissement du nombre d'étangs. En 25 ans, il s'est multiplié par deux (1163 en 1974 à 2237 en 2001) et leur surface totale est passée de 6402 ha 8288 ha, soit une augmentation de 22 % (Guérin 2001). Des étangs souvent de taille modeste ont été créés en l’absence de bassin versant ou de chaînes et, ce faisant, ils sont tributaires des précipitations annuelles pour être remplis.

L’agriculture, basée essentiellement sur la polyculture-élevage, a aussi subi un changement durant la même période. La mauvaise qualité des sols et la faible taille des exploitations (inférieure en 50 ha en moyenne) ont accentué la crise agricole française des années 70 (Direction Départementale de l’Agriculture de l’Indre, comm. pers.). Ainsi l’arrêt de certaines exploitations a favorisé l’agrandissement des parcelles voisines dans le meilleur des cas (Trotignon 1991). Les parcelles les moins intéressantes, c’est à dire les moins fertiles ou les moins accessibles, évoluent vers la friche. Les prairies naturelles disparaissent donc au profit de la création de nouveaux étangs ou de broussailles favorisant une activité cynégétique de plus en plus lucrative et focalisée sur la chasse au sanglier.

                     

Littérature citée :


Otto-bruc, C. 2001. Végétation des étangs de la Brenne (Indre) influence des pratiques piscicoles à l'échelle des communautés végétales et sur une espèce d'intérêt européen : Caldesia parnassifolia (L.), Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, Paris.

Trotignon, E. 1991, La Brenne : passé et devenir. Orléans.

Guérin, C. 2001. Les étangs de la Brenne en 2001, Pages 72. Mézières-en-Brenne, Syndicat Intercommunal pour l'Assainissement et la Mise en Valeur de la Brenne.